dimanche 22 juin 2008

INDE



J’ai allumé la télé l’autre soir.
Il était plus de 20 heures il faut croire
Car PPDA enchaînait déjà les reportages d’ici et d’ailleurs,
Parlait de tous les malheurs qui secouaient le monde.
Soudain, des visages féminins, des visages indiens.
Subjuguée par la fragilité de leur regard si profond
Qui provoquait en moi de la compassion
Alors que je n’avais aucune idée du sujet abordée,
J’augmentais le volume de la télé.
La voix du journaliste devint audible.
Ce que j’entendis était horrible !

Ces femmes magnifiques, ces femmes manipulées
Etaient toutes rassemblées devant des pseudos hôpitaux.
Elles allaient subir une intervention chirurgicale sur leurs parties génitales.

De quoi s’agit-il vous demandez-vous.
Je vous explique.
Dans cette zone aride où l’eau est une denrée rare,
Tout est mis en œuvre pour freiner la natalité dans le but
D’éradiquer la pauvreté.
La solution trouvée, solution irréversible :
Retirer les ovaires de ces femmes indiennes.

Pour qu’elles acceptent de subir cette intervention sans poser trop de questions
On leur promet quelques pièces.
12 € a dit le journaliste.
C’est tout, murmurez-vous.
Oui. Mais c’est TOUT pour elles car 12€ ça change tout en Inde.

Elles se retrouvaient alors dans une salle d’opération
Qui ressemblait plus à un abattoir.
Les mesures d’hygiène, ils semblaient ne pas les connaître il faut croire.
Travail à la chaîne :
OPERATION – COMPENSATION –MAISON.
Epuration d’une classe sociale à qui on ne fait pas part
Des moyens de contraception.
Pas le temps de s’émouvoir sur le sort de ces parias.

Si j’ai écrit ce texte
C’est parce que la situation de ces femmes m’a vraiment touchée.
Les images diffusées sont encore ancrées dans ma mémoire.
Je vous demande seulement en lisant ces quelques mots d’avoir une pensée pour elles.
Le pouvoir spirituel ?
J’ai la naïveté d’y croire.
Aussi, j’ose espérer que l’espoir puisse les atteindre au moment même
Où la peine que je ressens, vous la ressentez aussi.